L’Union européenne renforce son engagement en faveur du développement durable avec des réglementations plus strictes sur la transparence des entreprises. La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) et la Taxonomie Européenne jouent un rôle clé dans l’harmonisation des normes de durabilité en imposant des exigences de reporting plus précises et comparables.
Cet article explore l’impact de la CSRD et de la Taxonomie Européenne, leurs exigences respectives et comment les entreprises peuvent s’adapter à ces nouvelles obligations.
La CSRD : Un Renforcement du Reporting de Durabilité
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est une évolution de la Non-Financial Reporting Directive (NFRD). Son objectif principal est d’améliorer la qualité, la cohérence et la transparence des rapports de durabilité des entreprises opérant dans l’UE.
1. Entreprises Concernées
La CSRD élargit le champ d’application de la NFRD et s’applique à :
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Toutes les grandes entreprises de l’UE (plus de 250 employés et un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros).
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Les PME cotées en bourse (à partir de 2026).
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Les entreprises non européennes ayant des activités significatives dans l’UE.
2. Exigences de Reporting
Les entreprises doivent publier des informations détaillées sur :
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Leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG).
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Leurs risques liés au climat et stratégies d’adaptation.
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La manière dont leurs activités s’alignent avec les critères de la Taxonomie Européenne.
3. Normes Utilisées
La CSRD impose l’utilisation des European Sustainability Reporting Standards (ESRS), développés par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), garantissant un reporting standardisé et vérifiable.
La Taxonomie Européenne : Un Cadre pour Définir les Activités Durables
La Taxonomie Européenne est un système de classification des activités économiques durables. Elle permet aux entreprises, investisseurs et régulateurs d’identifier les projets conformes aux objectifs de durabilité de l’UE.
1. Objectifs Principaux
La Taxonomie Européenne vise à :
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Définir des critères clairs pour distinguer les activités respectueuses de l’environnement.
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Lutter contre le greenwashing en fournissant des informations précises et vérifiables.
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Guider les investissements vers des activités contribuant aux objectifs climatiques et environnementaux.
2. Activités Concernées
Pour être considérée comme durable selon la Taxonomie Européenne, une activité doit :
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Contribuer à au moins un des six objectifs environnementaux définis par l’UE.
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Ne pas causer de préjudice significatif aux autres objectifs environnementaux (Do No Significant Harm – DNSH).
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Respecter des critères sociaux et de gouvernance stricts.
Les six objectifs environnementaux incluent :
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L’atténuation du changement climatique.
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L’adaptation au changement climatique.
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L’utilisation durable de l’eau et des ressources marines.
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La transition vers une économie circulaire.
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La prévention et la réduction de la pollution.
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La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
CSRD et Taxonomie Européenne : Une Complémentarité Essentielle
1. Intégration de la Taxonomie dans le Reporting CSRD
Les entreprises soumises à la CSRD doivent inclure dans leurs rapports des informations sur l’alignement de leurs activités avec la Taxonomie Européenne. Cela permet aux investisseurs et aux parties prenantes de mieux évaluer leur performance en matière de durabilité.
2. Transparence et Accès au Financement Durable
Les entreprises conformes à la CSRD et à la Taxonomie Européenne bénéficient d’un meilleur accès aux financements verts, car elles fournissent aux banques et investisseurs les données nécessaires pour évaluer leurs engagements ESG.
3. Réduction des Risques Réglementaires et Réputationnels
Une communication claire et standardisée réduit les risques liés aux régulations futures et renforce la crédibilité des entreprises engagées dans la transition écologique.
Conclusion
La CSRD et la Taxonomie Européenne marquent une étape décisive vers un reporting de durabilité plus rigoureux et standardisé. En intégrant ces nouvelles normes, les entreprises renforcent leur transparence, attirent des investisseurs responsables et contribuent activement à la transition écologique.
L’harmonisation des réglementations permet non seulement de structurer la finance durable en Europe, mais aussi d’inciter les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la société. Pour rester compétitives, les organisations doivent s’adapter rapidement à ces nouvelles obligations et transformer leurs engagements ESG en un véritable levier de croissance durable.